Un implant monofocal est une lentille artificielle utilisée pour remplacer le cristallin naturel de l’œil lorsqu’il devient trouble, comme c’est souvent le cas lors d’une chirurgie de la cataracte. Cette lentille permet de restaurer la vision nette à une seule distance, généralement de loin. Cela signifie que le patient pourra mieux voir sans lunettes pour regarder la télévision ou conduire, mais il devra peut-être porter des lunettes pour la lecture ou les tâches de près.
Contrairement aux implants multifocaux ou toriques, l’implant monofocal ne corrige pas plusieurs zones de vision ni l’astigmatisme. Il est toutefois bien adapté à de nombreux patients, notamment ceux qui recherchent une solution simple, fiable et bien tolérée. L’objectif principal est d’assurer une vision confortable et prévisible dans la vie quotidienne, sans effets visuels secondaires tels que les halos lumineux ou les sensations de flou qui peuvent être observées avec d’autres types d’implants.
Comment fonctionne un implant monofocal ?
L’implant monofocal est inséré dans l’œil lors d’une opération visant à retirer le cristallin opacifié. Il est placé à l’endroit même où se trouvait le cristallin naturel. L’implant reste en place de manière permanente, sans besoin d’être remplacé.
Le chirurgien choisit la puissance de l’implant monofocal en fonction des mesures préopératoires de l’œil. Ces mesures comprennent la longueur axiale du globe oculaire et la courbure de la cornée. Le but est de permettre une vision nette à une distance précise, la plupart du temps de loin. Pour les autres distances, notamment la vision de près, des lunettes peuvent être nécessaires après l’intervention.
Qui peut bénéficier d’un implant monofocal ?
Ce type d’implant s’adresse généralement aux personnes atteintes de cataracte qui souhaitent retrouver une bonne vision de loin, sans se préoccuper d’une correction visuelle complexe. Il convient aussi à celles et ceux qui privilégient une vision stable, sans effets secondaires potentiels liés aux implants multifocaux.
Voici quelques profils typiques :
- Patients souhaitant limiter l’utilisation de lunettes de loin.
- Personnes ayant une préférence pour une vision stable à une seule distance.
- Patients avec peu ou pas d’astigmatisme.
- Personnes ne souhaitant pas s’adapter à des implants multifocaux.
- Patients ayant une sensibilité accrue aux contrastes lumineux.
Dans certains cas, une correction en monovision peut être proposée : un œil est corrigé pour la vision de loin et l’autre pour la vision de près. Cela nécessite un bilan approfondi et un échange clair avec le chirurgien afin de s’assurer que le cerveau pourra s’adapter à cette configuration particulière.
Déroulement de l’intervention
La pose d’un implant monofocal s’effectue dans le cadre d’une chirurgie de la cataracte, qui se déroule en ambulatoire dans la majorité des cas. Il s’agit d’une intervention bien codifiée, réalisée sous microscope opératoire dans des conditions strictes d’asepsie.
Étapes principales :
- Anesthésie locale (gouttes ou injection autour de l’œil).
- Ablation du cristallin devenu opaque par phacoémulsification (ultrasons).
- Insertion de l’implant monofocal dans le sac capsulaire.
- Fermeture sans suture grâce à une micro-incision auto-étanche.
L’intervention est rapide et dure environ 15 à 30 minutes. Le retour à domicile se fait dans la journée.
Une période de repos est recommandée, avec un suivi post-opératoire rigoureux. Le port de lunettes de soleil est souvent conseillé pour protéger l’œil dans les premiers jours suivant l’opération.
Vision après l’implantation
La récupération visuelle débute dès les premiers jours. Cependant, la stabilisation complète peut prendre quelques semaines. Pendant ce temps, des ajustements optiques (lunettes) peuvent être nécessaires pour les distances non couvertes par l’implant monofocal.
Il est important de noter que l’œil opéré est en général peu douloureux. Des sensations de picotement, un larmoiement ou une légère vision floue temporaire peuvent survenir. L’amélioration visuelle devient progressive et mesurable dans les consultations de suivi.
Certaines personnes rapportent une sensation de gêne à la lumière (photophobie) pendant les premières semaines. Cela s’atténue avec le temps et l’usage régulier de lunettes de repos adaptées.
Entretien et durée de vie de l’implant
L’implant monofocal, une fois posé, ne nécessite aucun entretien particulier. Il est conçu pour durer toute la vie. Il ne s’use pas et ne se dégrade pas avec le temps. Il reste parfaitement en place dans l’œil grâce à ses petits bras appelés haptiques.
Dans de rares cas, une opacification secondaire de la capsule (opacification capsulaire postérieure) peut survenir, généralement plusieurs mois ou années après l’intervention. Un traitement simple au laser (capsulotomie YAG) permet alors de restaurer la clarté visuelle. Ce geste indolore se réalise en consultation et ne nécessite pas d’hospitalisation.
Précautions après la chirurgie
Quelques recommandations à suivre après la pose d’un implant monofocal :
- Éviter de frotter l’œil opéré.
- Porter une protection la nuit pendant quelques jours.
- Utiliser les collyres prescrits de manière rigoureuse.
- Limiter les activités physiques intenses pendant deux semaines.
- Éviter la piscine, le sauna et le maquillage pendant un certain temps.
- Respecter les rendez-vous de suivi avec le chirurgien.
Ces précautions contribuent à une cicatrisation optimale et à la réduction des risques d’infection ou d’inflammation prolongée. Le suivi médical permet également d’adapter si besoin le traitement local.
Implant monofocal et vie quotidienne
La pose d’un implant monofocal permet de retrouver une autonomie visuelle pour de nombreuses activités quotidiennes :
- Conduite de jour (après autorisation médicale).
- Regarder la télévision.
- Sorties et promenades.
- Reconnaissance des visages.
L’utilisation de lunettes reste courante pour la lecture, le travail sur écran ou les activités de précision. Certaines personnes choisissent de s’équiper de verres progressifs pour plus de confort visuel. Dans la majorité des cas, les patients signalent une nette amélioration de leur qualité de vie.
Quels sont les risques ?
Comme toute intervention chirurgicale, la chirurgie de la cataracte comporte des risques, bien que les complications graves soient rares. Il peut s’agir de :
- Inflammation persistante (uvéite).
- Infection (endophtalmie).
- Décollement de rétine.
- Mauvais positionnement ou déplacement de l’implant.
- Perte visuelle exceptionnelle.
Un bon suivi postopératoire et le respect des consignes réduisent significativement ces risques. Le chirurgien prend le temps d’expliquer chaque étape et de répondre aux interrogations du patient, en veillant à instaurer une relation de confiance.
Foire aux questions (FAQ)
- L’implant monofocal est-il douloureux ?
Non. L’intervention est indolore grâce à l’anesthésie. Après l’opération, l’œil peut être sensible, mais sans douleur importante.
- Dois-je porter des lunettes après la chirurgie ?
Oui, dans la majorité des cas. L’implant monofocal corrige une seule distance. Des lunettes seront nécessaires pour les autres distances.
- Puis-je conduire après l’opération ?
Il est nécessaire d’attendre l’autorisation du chirurgien. Généralement, la conduite est possible après quelques jours si la vision est suffisante.
- Combien de temps dure la récupération visuelle ?
La vision commence à s’améliorer dès les premiers jours, mais la récupération complète prend en général quelques semaines.
- L’implant peut-il bouger ou se détériorer ?
Non. Une fois en place, l’implant reste stable et ne s’use pas avec le temps.
- L’implant est-il visible ?
Non. L’implant est invisible de l’extérieur. Il ne change pas l’aspect de l’œil.
Prendre rendez-vous avec le chirurgien ophtalmologiste
Pour en savoir plus sur l’implant monofocal ou pour discuter de votre projet de chirurgie avec un professionnel de santé, vous pouvez prendre rendez-vous en ligne avec le chirurgien ophtalmologiste Dr Pierre-Julien Phelouzat.
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